Depuis Tite-Live en passant par Polybe, Sénèque et Varron, l’épopée de la traversée des Alpes par Hannibal est considérée comme l’un des plus grands exploits de l’antiquité

 

Pierre OLLIER
Recherche de l’itinéraire suivi par Hannibal lors du franchissement des Alpes 
http://ollier.pierre.free.fr

Mise à jour du 19/01/2017

Des précisions sur la spécificité de la voie Domitienne au col du Montgenèvre.

Un état des routes transalpines à l’époque d’Hannibal.

Timing entre Hannibal et Scipion Publius, ce qui implique un parcourt rapide et relativement facile dans les Alpes pour Hannibal afin de devancer son adversaire à Turin.

 

[ Retour Page d’Accueil ]

 

1         SOMMAIRE

1 SOMMAIRE

2 INTRODUCTION

3 PETIT RAPPEL HISTORIQUE

4 LES PLUS VIEUX RECITS CONNUS

4.1 Polybe (III, 8 à 12)

4.2 Tite-live Histoire romaine (XXI, 29 et XXVII, 39)

4.3 Varron

5 LES ROUTES POSSIBLES EN S’INSPIRANT DES RECITS

5.1 Les routes existantes pour ce franchissement des Alpes au Nord du Mont-Genévre

5.1.1 Col du petit St Bernard (2188m)

5.1.2 Col du MontCenis (2083 m)

5.1.3 Col du petit MontCenis (2182m à 6 km au sud du col actuel du Montcenis)

5.1.4 Col de Clapier (2482 m 6 km au sud du col du petit Montcenis)

5.1.5 Réflexions sur l’itinéraire des cols du Clapier (2480m) et de Savine-Coche (2505m)

5.2 Les routes existantes pour ce franchissement des Alpes au Mont-Genévre et plus au Sud

5.2.1 Col DE L’ECHELLE (1762M)

5.2.2 Col du Mont-Genévre (Sources de la Durance 1854m)

5.2.3 Le Queyras (Haute vallée du Guil affluent de la Durance)

5.2.4 Col de Larche (2000M)

5.2.5 Réflexions sur l’itinéraire du col de Larche

5.3 Les Alpes Cottiennes

5.4 Les principaux passages Romains

6 CONSTITUTION D’UN CONVOI MILITAIRE

6.1 deplacements plus recents connus

6.2 hypothèse sur le deplacement DU convoi d’hannibal

6.2.1 Effectifs d’Hannibal après la traversée du Rhône cf Polybe III, 12

6.2.2 Effectifs d’Hannibal arrivant en Italie

6.2.3 Convoi

6.3 passage du col

7 ANALYSE DU TRAJET SELON LE RECIT POLYBE

7.1 SAISON

7.2 CALCUL DU TEMPS DE TRAJET ENTRE LA TRAVERSE DU RHONe ET LE PASSAGE DU COL

8 DISTANCE ENTRE LA TrAVERSEe DU rhone ET LE COL

8.1 col de larche (distance la plus courte)

8.2 col du mont-cenis (distance la plus longue)

9 Parcourt Vienne Montcenis par MONTMELIAN

10 MES CONCLUSIONS

11 LES INDICES

11.1 La Bâtie

11.2 Le Lauzet

12 HISTOIRE DU PASSAGE DU COL DE LARCHE

12.1 La fréquentation

12.1.1 François 1er

12.1.2 Bayard

12.2 Le rattachement de la vallée de l’Ubaye à la France

13 OUVRAGES CONSULTES

14 EVOLUTION DES VERSIONS ET PROTECTION DU TEXTE

 

2         INTRODUCTION

En 2l8 av. JC, Hannibal réalisa cette traversée avec 38000 hommes accompagnés de plusieurs milliers de cavaliers et de 37 éléphants d’Afrique.

Polybe et Tite live nous révèlent l’épopée de la traversée des alpes par Hannibal.

En 2l8 a.n.è.[1], Hannibal réalisa cette traversée avec 38000 hommes accompagnés de 8 000 chevaux et de 37 éléphants d’Afrique (Polybe III, 12)

 

Cela est considéré comme l’un des plus grands exploits de l’antiquité.

 

L’incertitude du passage réellement emprunté fascine les imaginations.

 

Deux points sont admis par la plupart des historiens:

-         Venant d’Espagne: Le franchissement du Rhône en amont d’Avignon.

-         Puis son passage en Italie pour se diriger vers Turin.

 

Mes recherches se sont rapidement portées sur le col de Larche. Bien que ce col soit plus au sud que les passages généralement proposés, il présente plus de facilité que les autres itinéraires. Son altitude n'est que de 2000 m, il est d’accès relativement facile sur ses deux versants. 10 ans après le passage de son frère, Hasdrubal, effectuera également la traversée des alpes.

 

Ces deux passages ont vraisemblablement étés parcourus par des chemins différents et pourraient maintenir une confusion, voir même des incohérences, dans les récits des historiens.

 

Dans le texte qui suit, je vais montrer que le cheminement d’Hasdrubal, peu étudié, contient suffisamment d’éléments pour déterminer son parcours et par déduction celui d’Hannibal.

Je vais également vous faire part de certaines découvertes et témoignages qui devraient permettre de faire valoir l’itinéraire de l’Ubaye et du col de Larche.

Notez, que malgré tout l’intérêt et la précision que représente la cartographie des tables de Peutinger, elles ne sont que la description des routes faite au prix d’importants travaux exécutés à une époque largement postérieur à celle d’Hannibal (la plus ancienne table date de Pompéi an 79). Dans le cas du Montgenèvre et du petit St Bernard ces voies ne recouvrent pas forcement les chemins préromains du temps d’Hannibal.

 

3         PETIT RAPPEL HISTORIQUE

Pour de mieux comprendre le contexte du choix de la traversée des Alpes, il faut se rappeler que les garnisons romaines et Massaliotes gardaient la route du littoral, c’est-à-dire la seule voie reconnue praticable pour des éléments lourds. Cette voie étroite et escarpée aux abords de la zone alpine était facilement défendable. C'est cette raison qui incita Hannibal à emprunter un chemin plus contraignant.

 

Pourquoi Hannibal prend’ il des risques en effectuent la délicate traversée du Rhône à seulement 4 jours de marche de son embouchure?

C’est pour rejoindre le petit roi Magile venu de la vallée du Po et se faire conduire vers Turin par le chemin le plus court et le plus facile.

Ce roi promet à Hannibal une aide des Taurinois contre les romains (Polybe III, 9)

 

La traversée du Rhône (Polybe III, 10)

Publius Scipion Consul et General des légions romaines fait engager un bref combat contre Hannibal en rive gauche avec une troupe de reconnaissance de 500 cavaliers Numides. Le gros des troupes arrive trois jours après le décampement des Carthaginois. Le consul romain arriva à l'endroit où les ennemis avaient traversé le fleuve. Sa surprise fut d'autant plus grande qu'il s'était persuadé que jamais ils n'auraient la hardiesse de prendre cette route pour aller en Italie, tant à cause de la multitude des Barbares dont ces régions sont peuplées, que du peu de fonds qu'on peut faire sur leurs promesses. Comme cependant ils l'avaient fait, il retourna au plus vite à ses vaisseaux, et embarqua son armée. Il envoya son frère en Espagne, et revint en naviguant jusqu'à Pise et remonte rapidement vers Turin pour contrer Hannibal à la descente des Alpes.

 

Dix ans plus tard et après une défaite à Beacula en Espagne (208 avjc), Hasdrubal effectuera également une traversée des alpes pour secourir son frère. Il dispose d’effectifs inferieurs à ceux d’Hannibal (10 mille hommes et 20 éléphants).

(cf : la bataille du Métaure version Polybe)

 

Hasdrubal suivra deux recommandations :

- Partir plus tôt : il prendra ses quartiers d’hiver en Gaule.

- Eviter le franchissement du Rhône au sud à proximité du parcours des légions romaines.

Il sera vaincu et tué à la bataille du Métaure au printemps 207 avjc

 

Pour finir ce petit rappel historique et de mieux comprendre l’état des routes et des cols en 200 a.n.è, rappelons-nous que les romains n’avaient à cette époque construits aucune route en Gaule au-delà du littoral.

Les romains termineront la construction de leurs voies principales vers le début de notre ère.

On retrouve actuellement des pistes plus ou moins aménagées à l’époque d’Hannibal mais sans beaucoup de continuité.

 

4         LES PLUS VIEUX RECITS CONNUS

4.1       Polybe (III, 8 à 12)

 

Polybe, historien grec, ami de Scipion Emilien, retenu comme otage à Rome. Après sa libération, il refait à pied le parcours d’Hannibal 60 ans plus tard. Il décrit fort bien les allobroges dans leurs frontières naturelles de l’Isère et du Rhône mais semble partager leur confusion entre l’identité d’Hannibal et celle d’Hasdrubal.

Nous remarquons sur (Polybe III, 10) le récit de la reconnaissance du roi Allobroges Brancus, correspond plutôt au faible effectif de l’armée d’Hasdrubal.

 

Contrairement au récit de Polybe, après la traversée du Rhône et un accrochage avec la cavalerie romaine, je pense qu’Hannibal continue sa route en suivant le petit roi Magile (Polybe III, 9).en remontant la vallée de la Durance.

Polybe indique un passage au pays Allobroges en remontant le Rhône sur un parcourt plus long et plus contraignant sans raisons apparentes.

 

Polybe ne mentionne pas la traversée de l’Isère pour se rendre chez les Allobroges, cela mérite une explication :

Au paragraphe 47-1 : Dés le franchissement du Rhône, Polybe suit un fleuve qui remonte vers l’orient … seule la Durance correspond à cette position géographique.

 

Le nom d’un affluent interprété comme Isèra a conduit certains adeptes de Polybe à rechercher les itinéraires du petit St Bernard ou du Montcenis mais ce n’est qu’une hypothèse qui contribue à assimiler deux itinéraires différents.

A noter que dans la version «Isère», le franchissement du Rhône proche de son embouchure n’est pas logique. En effet, pourquoi aurait-il encouru ce risque supplémentaire, puisqu’il suffisait de remonter le Rhône en rive droite et d’effectuer une seule traversée au-dessus de Valence ?

Polybe a refait le parcourt d’Hannibal 60 ans plus tard.

A t-il put trouver des survivants et vérifier qu’il s’agissait bien d’Hannibal et non d’Hasdrubal ?

Cette confusion ne me permet pas de discerner avec certitude les deux lieux d’embuscade décrits par Polybe et concernant Hannibal.

 

D’après Polybe, Hasdrubal retrouve pour la première fois le témoignage du passage de son frère dans la vallée du Po, ce qui implique que jusque là, il était sur une route différente.

 

4.2       Tite-live Histoire romaine (XXI-29 et XXVII, 39 )

 

Historien latin né en 59 av JC. Cent cinquante ans après Polybe, il nous révèle des informations majeures.

-         cf livre XXI,29 « Magile dissuade Hannibal de faire face pour en découdre avec Scipion Publius ».

Et surtout cf XXVII, 39 « Hasdrubal 10 ans après son frère a séjourné et je pense hiverné chez les Arvernes, plutôt au sud », c’est lui qui était le mieux placé pour passer chez les Allobroges certainement après une entente préalable. Cette traversée du Rhône en amont de Valence excluait le franchissement de l’Isère, raison pour laquelle Polybe n’en parle pas.

 

Polybe et les romains ont très bien défini le peuple guerrier des Allobroges venu d’Helvétie 3 ou 4 siècles av jc. Ce peuple très particulier par son habitat ses outils et ses armes était établi dans les limites naturelles du Rhône et de l’Isère (Savoie -haute Savoie et le nord de l’Isère).

 

4.3       Varron

 

Historien au 1er siècle a.n.è.

Très contesté par nos contemporains pour sa désignation des parcours qu’il attribue à Hannibal et à Hasdrubal au passage des cols. Il indique pourtant des itinéraires qui me semblent logiques et réalisables.

Il énumère les cinq cols empruntés dans l’antiquité:

- L’un le long de la mer qui deviendra Via Julia.

- Le second qui servi à Hannibal pour la traversée des Alpes entre le Mont-Genévre et la mer.

- Le troisième emprunté par Pompée et qu’il désigna comme étant le Mont-Genévre.

- Le quatrième utilisé par Hasdrubal frère d’Hannibal entre le Mont-Genévre et le Petit St Bernard.

- Le cinquième col qui est le petit St Bernard.

 

A cela s’opposent les textes de Polybe et de Tite-live. Citant l’épisode de deux frères se disputant le pouvoir dans une tribu des Allobroges, l’aîné aurait sollicité le concours d’Hannibal. En échange, Hannibal aurait obtenu une aide considérable en nourriture équipements et une escorte pour traverser le pays des Allobroges.

S’agissait-t-il bien d’Hannibal ?

Je ne trouve aucune justification au détour d’Hannibal en pays Allobroges et je remarque la présence d’Hasdrubal chez les Arvernes (cf Tite Live XXVII, 39).

Je conclue à une confusion très excusable des allobroges sur l’identité d’Hannibal et d’Hasdrubal.

5         LES ROUTES POSSIBLES EN S’INSPIRANT DES RECITS

5.1       Les routes existantes pour ce franchissement des Alpes au Nord du Mont-Genévre

Ordre des passages existants du nord au sud dans la zone du Montcenis.

 

- Col du Pt St Bernard (2188m)

Versant francais

Versant italien

 

- Col du Col du Montcenis (2083m)

Versant francais

Versant italien

 

- Col du Col du Petit Montcenis (2182m)

Versant francais

Versant italien

1270812843cff7a8ba87e3

 

- Col de Clapier (2482m) & Col Savine-Coche (2500m)

Versant francais

Versant italien

5.1.1    Col du petit St Bernard (2188m)

Ce col est Jugé plus difficile que le petit Montcenis.

Pour rejoindre au plus court Milan à Vienne, Jules César aménage à des fins militaires cet itinéraire semi carrossable en 45 avjc (table de Peutinger), c’est l’Alpis Graia.

En 18 ap jc Strabon signale ce col praticable aux chars sur la plus grande partie de son parcours.

Ce parcourt a été utilisé jusqu'à 1858.

La difficulté de l’étroit du Siaix en amont de Moutier (cf histoire des Centrons province tarentaise) découragera les successeurs de César jusqu'à notre époque de toute action militaire par ce col.

 

5.1.2    Col du MontCenis (2083 m)

Il était utilisé depuis la plus haute antiquité soit: 3500 à 3000 AVJC

C’est une bonne voie muletière mais comportant un passage délicat en aval du barrage sur l’ancien parcourt longeant la Cenischia en versant italien.

Napoléon utilisera cette ancienne route romaine en janvier 1798 et en juin 1800 après Marengo et encore en avril 1805 ou il souffrit du froid.

 

Jugée plus facile à équiper que le Montgenèvre, la route actuelle est réalisée par Napoléon 1803-1816, elle est utilisable dés 1810 En partant de Lanslebourg, ce parcours abandonne la voie romaine de Novalése sur le versant italien. Napoléon ouvre un itinéraire entièrement nouveau du barrage à Suse

L’année1812 Napoléon crée au col une caserne pour 2 200 soldats.

 

5.1.3    Col du petit MontCenis (2182m à 6 km au sud du col actuel du Montcenis)

Du temps d’Hannibal l’accès dans ce secteur se faisait ordinairement par le petit Montcenis, en remontant la vallée de l’Arc, puis à droite par les villages de Bramans et du Planay.

Je qualifie cette voie muletière de naturelle, car elle ne nécessite qu’un minimum d’équipement sur le versant Français et au début de la descente sur le versant Italien. La seconde partie de la descente sur le versant Italien, présente un passage étroit et aérien. Ce passage commun avec le Montcenis et désigné sous le nom d’échelles se trouve à 800m en aval du barrage du Montcenis. Ce qui nécessitait un passage sur une file et aménagé de courtes marches permettant l’utilisation de mulets sans nécessité de débâter. La voie romaine n’apportera que peu d’amélioration.

Cette difficulté ne parait pas avoir nécessité des travaux importants sur la voie primitive du Petit Montcenis, Ce col ne figure pas sur la table de Peutinger parmi les voies romaines carrossables.

Ce parcours conduisait à Suse en passant par la vallée de la Cenischia et par le col de Novalésa au village du même nom.

 

Le col du petit Montcenis était incontournable. Il à du retenir l’attention des muletiers avant Donnas, Cottius et probablement d’Hasdrubal.

Ce col est resté dans son état primitif et donne un excellent aperçu des chemins muletiers prés-romains. Il est utilisé aujourd’hui comme GR. Il est certainement le premier col muletier utilisable dans cette zone sans aménagements notables et seras le dernier a être utilisé par Napoléon avant la route carrossable du Montcenis en 1810.

En l’an 825, Louis le débonnaire avait crée un hospice au relais de Grand Croix.

An 877 Charles II le chauve décède à Avrieux à la descente du Montcenis

 

Après l’époque romaine et jusqu'à Napoléon, les cols mitoyens du petit Montcenis et du Montcenis prédominent le Montgenèvre qui exigeait un entretient constant.

 

Ci dessous le col du petit Mont-Cenis (derrière la borne le versant Français)

COL DU PETIT MONT-CENIS (2182m à 6 km au sud du col actuel du Mont-Cenis)

 

Dans des conditions climatiques meilleures que celles qu’Hannibal avait du endurer dans d’autres lieux, Hasdrubal et son armée auraient-ils franchis le col du petit Montcenis ?

C’est un parcourt logique après Vienne la capitale des Allobroges.

Hormis le col de Larche c’est la meilleure possibilité que je connaisse sur les voies excitantes avant les aménagements romains. Un défilement d’une semaine me semble raisonnable pour le franchissement de ce col par Hasdrubal ou une double file n’a pas pu être constamment maintenue.

 

5.1.4    Col de Clapier (2482 m 6 km au sud du col du petit Montcenis)

Des historiens contemporains [2] préconisent ce passage pour Hannibal. Des restants de dallage prouvent un essai d’équipement a.n.è., probablement sous Donnas. Malheureusement sur un terrain instable

 

Ci dessous reste de voie sous le col clapier versant italien

COL DE CLAPIER (2482 m 6 km au sud du col du petit Mont-Cenis)

 

L’handicap de ce col sur le versant Français paraissait être son altitude et sur le versant Italien, une très forte pente au début de la descente de la Clarèe.

Mr Patrick Hunt fait valoir le récit de Polybe relatant la vue du piémont depuis le col franchi par Hannibal. Le col clapier partage cette particularité avec le col de Larche. Ce détail ne me parait pas déterminant.

 

Que trouve t on après ce col ?

La vallée de la Clarée avec un goulet rapide entrecoupé de marches et incontournable « l’escalier du Clapier » En descente, malgré un aménagement rudimentaire et indispensable, seul un passage de mulets débâtés était envisageable à la belle saison.

Le choix d’un col avec des pentes progressives sur les deux versants est primordial.

 

En rappelant que le passage au petit Montcenis est plus facile au début de la descente sur son versant Italien, je ne vois pas pourquoi Hannibal ou Hasdrubal auraient gravi 300m de dénivelée supplémentaire pour trouver une descente n’offrant pas d’avantages notables.

 

5.1.5    Réflexions sur l’itinéraire des cols du Clapier (2480m) et de Savine-Coche (2505m)

Le col de Savine-Coche est une variante du col Clapier. Il attire l’attention des randonneurs avec son large circuit sur le plateau de l’Aria. La raideur des pentes et les éboulis proches du sommet ont découragé toute tentative pour réaliser un passage muletier.

Plusieurs milliers d'années a.n.è. le colportage était déjà très actif. La totalité des passages des Alpes (avec ou sans mulet) avaient étés repères. Les franchissements à basse altitude et sans équipements routiers avaient la faveur.des muletiers.

De nombreux admirateurs d'Hannibal ont étés intrigués par deux voies.

Seul le Clapier a été équipé (seulement par des marches grossièrement taillées dans le schiste et encore visibles prés du sommet).

 

En exigeant un aménagement considérable, quel a put être l’intérêt de passer à si haute altitude en empruntant le col du Clapier ou de Savine-Coche ?

En n’offrant pas d’avantages notables par rapport au petit Montcenis, je ne vois qu’un intérêt d’ordre militaire permettant de faire diversion.

Donnas subit les invasions romaines bien avant la conquête de César et les combattit dans un premier temps. Il était vital pour lui de s’assurer une liaison au-delà du col. Cette circonstance me paraît être la seule justification possible à une aussi singulière réalisation.

La voie du col Clapier ne révèle aucune continuité apparente sur le versant français et ne prouve pas son utilisation efficace. Je remarque une absence d’équipements en aval des granges de Savine.

 

5.2       Les routes existantes pour ce franchissement des Alpes au Mont-Genévre et plus au Sud

- Col de l’Echelle (1 762m)

Versant francais

Versant italien

 

- Col du Mont Genèvre (1 854m)

Versant francais

Versant italien

 

- Le Queyras col Malaure (2 522m)

Versant francais

Versant italien

 

- Col de Larche (2 000m)

Versant francais

Versant italien

 

5.2.1    Col DE L’ECHELLE (1762M)

A l’époque d’Hannibal, la seule voie muletière existante dans la zone du col du Mont Genève et suffisante pour le faible trafic, passait entre le Montcenis et le Montgenèvre par le col de l’échelle.

Ce col le plus bas des alpes françaises ne nécessitait pas de travaux conséquents mais offrait un parcours irrégulier très tortueux ne permettant pas un aménagement au-delà d’une petite caravane journalière. Actuellement un GR reprend les caractéristiques du parcours préromain.

 

5.2.2    Col du Mont-Genévre (Sources de la Durance 1854m)

Voila ce qu’il reste de la voie Domitienne au Montgenèvre

photo_12723T2

 

Le général romain Domitien remarque au 1er siècle AVJC, ce passage inhospitalier mais présentant un double intérêt :

- Un parcourt presque rectiligne

- Une pente moyenne n’excédent pas 10%.

Ces deux caractéristiques pouvaient convenir aux chars romains à 4 roues.

Sur le lit souvent bouleversé de la petite Doire, il parvient en quelques années à établir une voie semi carrossable, sans pouvoir résoudre pleinement la descente depuis Clavière jusqu’au fond de la vallée. (cf Ammien Marcellin).

Il faudra attendre Napoléon en 1804 pour réussir à s’affranchir du lit du torrent.et créer une variante toujours d’actualité sur les pentes instables du Chaberton.

 

Le col de l’échelle dans le même secteur, offrait un passage avec peu d’équipement pour une petite caravane journalière.

Ce qui paraissait suffisant avant les romains.

La complexité des travaux nécessaires rendent très improbable une réalisation gauloise pour équiper le col du Montgenèvre du temps d’Hannibal en 218 AVJC.

 

Voie Domitienne Equipée sous le règne de Donnas 1siecle avjc

Les romains seront les premiers à privilégier cette voie permettant le passage de chariots démontés au détriment du Montcenis.

 

Jusqu’an 1790, cette gorge incontournable dépendait de l’escarton d’Oulx sous protection française. Cette condition était nécessaire pour assurer la sécurité de ce passage.

 

5.2.3    Le Queyras (Haute vallée du Guil affluent de la Durance)

Cette vallée constitue l’enclave alpine la plus isolée de notre pays.

La difficulté majeure consiste à atteindre cette enclave dans le sens France-Italie. La carte la plus ancienne connue date de Jean de Beins en 1608. Elle fait apparaître un aménagement sommaire dans la combe du Guil. Il s'agit d’un sentier zigzaguant d’un bord à l’autre de cette combe et joignant 10 passerelles échelonnées en travers.

Cette carte d’intérêt militaire nous montre que les passages naturels pour joindre le Queyras à partir de la Durance sont entièrement occultés par cet aménagement.

A savoir :

-         Rive gauche col Fromage 2301 m actuellement GR 5.

-         Rive droite col Garnier 2270 m actuellement GR 541 et qui garde les traces d’une voie ancienne. Possibilité bien argumentée par la thèse de J.P Renaud.

-         Du Queyras au versant italien : Seuls subsistent sur cette carte les cols de la Croix (2298 m) et d’Agnel (2744 m).

 

Cette combe du Guil est réputée accessible aux piétons et caravanes muletières en 1830 (W H-Barlet) et ne sera carrossable qu’en 1849.

En 1790, les Escartons[3] du briançonnais et du Queyras se voient abolir leurs privilèges qui leur assuraient une certaine autonomie.

 

La vallée de la Durance est certainement plus accueillante que la haute vallée de l’Isère ou de son affluent l’Arc, mais elle conduit aussi à de grosses difficultés au Mont Genèvre ou à la vallée du Guil.

Reste la vallée de l’Ubaye.

 

5.2.4    Col de Larche (2000M)

Par la vallée de l’Ubaye affluent de la Durance.

Ce passage (vallée et col) est plus facile que les cols précédents, c’est un parcours naturel n’exigeant parfois qu’un minimum d’aménagement depuis le confluent de l’Ubayette à Meyronne. La difficulté principale de ce passage est une pente relativement forte sur versant italien au-dessus d’Argentera.

C’est l’itinéraire le plus court moins de 290 km depuis Avignon en suivant la Durance et le plus facile de l’Espagne à Turin utilisable le plus souvent en double file et permettant de rejoindre aisément et logiquement le Po à proximité de Saluzzo, c’est-à-dire à une cinquantaine de kilomètres en amont de Turin.

(cf Ammien Marcellin).

 

C’est également le passage utilisé pour l’invasion des Lombards en 568.

En 1692, les troupes de Victor Amédée II de Savoie franchissent le col de Larche et le col de Vars s’emparent d’Embrun et menacent Gap.

Louis XIV prend conscience de l’intérêt stratégique de la vallée de l’Ubaye.

5.2.5    Réflexions sur l’itinéraire du col de Larche

En remontant l’Ubayette donc en direction France-Italie on accède actuellement à Meyronnes par une route moderne à flanc de falaise en rive droite. .Sur les chemins d'autrefois, toujours existants de nos jours, Il faut signaler un parcourt bouleversé par le torrent du confluent de L’Ubayette à Meyronnes. Cela exigeait une bonne confiance accordée aux guides.et un minimum d’équipement.

 

Au delà de Meyronnes jusqu’au col nous avons une vallée large toute en prairie avec des pentes raisonnables.

 

COL DE LARCHE

Pierre OLLIER
Recherche de l’itinéraire suivi par Hannibal lors du franchissement des Alpes 
http://ollier.pierre.free.fr

 

Du col au village de Larche la distance à  « vol d’oiseau » est de 4,8km pour une dénivelée de 300m soit 6%.

Du col à Argentera la distance toujours à « vol d’oiseau » est de 4km pour une dénivelée de 300m soit 7,5%.

 

Le col lui-même est un palier retenant naturellement le petit lac de la  « Maddalena ».Il est propice à un rassemblement.

D’après Polybe, Hannibal aurait attendu les trainards au col pendant deux jours. Cet emplacement au col de Larche offre de meilleures possibilités que sur la plupart des autres cols proposés.

La Pente en descente sur Argentera pourrait être facilement réduite en se tenant à droite de la route actuelle en direction de la « cabane di Gorretta ».

 

Ce passage en descente me paraît être la clé de la réussite pour une caravane lourde sans chemins biens établis.

 

COL DE LARCHE

Pierre OLLIER
Recherche de l’itinéraire suivi par Hannibal lors du franchissement des Alpes 
http://ollier.pierre.free.fr

 

Avant l’occupation romaine les chemins de montagne devaient se borner à l’utilisation de mulets avec bat. Des travaux conséquents d’aménagements n’étaient pas nécessaires dans la zone du col de Larche.

 

Mais si on considère ce passage délicat pour Hannibal en raison de la constitution de son armée, conditions aggravées par une récente chute de neige, ce franchissement me semblerai un grand exploit.

 

Au vu des différentes thèses avancées et compte tenu de l’expérience des unités alpines de notre époque, il s’agirait de l’un des rares passages réalisables par Hannibal.

 

Ci dessous les lacets au-dessus d’Argentera sur la route actuelle.

les lacets au-dessus d’Argentera sur la route actuelle

Recherche de l’itinéraire suivi par Hannibal lors du franchissement des Alpes 
http://ollier.pierre.free.fr

 

5.2.5.1  Le col de LARCHE implique une descente jusqu'à CUNEO

Pour Hannibal, le passage du col de Larche implique une descente jusqu'à Turin en passant par Cuneo et en longeant la vallée du Po.

Le col de Larche est inclus dans les alpes cottiennes et conduit à une arrivée chez les Taurins ou leurs alliés (le passage est conforme au texte de Polybe).

 

Hannibal subira tout de même un terrible revers à la descente sur le versant Italien. En retard sur sa prévision de marche, il ne pourra pas éviter les premières neiges d’automne. Les nombreuses difficultés du parcours lui coûteront une partie de son armée et la moitié de ses éléphants. Mais cela ne le découragera pas.

 

5.3       Les Alpes Cottiennes

Un roi Gaulois nommé Donnas (-100-44) protégé par les Alpes et leur topographie favorable, tenait un bon nombre de passages sur le versant Italien.

Confronté aux passages de troupes romaines avant la conquête de la Gaule par Jules César (-58-51), il ne parvient plus à maîtriser le passage du petit Montcenis qui était probablement la seule voie muletière dans ce secteur.

 

A mon avis, pour rétablir par une voie muletière la communication avec la Gaule occidentale, c’est lui qui fit équiper le col du Clapier. Ce col avoisinant 2500 m était difficile à équiper et à entretenir. De plus, à cette altitude, la saison où les passages sont praticables se trouve écourtée.

Le fils de Donnas, vers -44, a une histoire plus connue et les Alpes Cottiennes portent son nom.

Vers l’an 9 ap JC, ce roi dominait le versant des Alpes depuis la Tinée jusqu'à la frontière avec les Allobroges.

Cottius, chef des Sugusini dont la capitale était Suse, commandait treize autres peuplades alpines. La plus représentative était celle de Taurins.

 

- Une parenthèse pour Hannibal qui aurait traversé le territoire des Taurins :

D’après le texte qui précède, il conviendrait peut-être de n’être pas trop exigeant sur la limite territoriale des Taurins.

 

Avant que la guerre avec les romains ne soit vraiment, engagée, Donnas accepta un accord.

Il est précisé, sur le trophée de la Turbie (5ans a.n.è.) commémorent les victoires d’Auguste sur les populations alpines:

-         On n’y a pas joint les douze citées Cottiennes qui ne furent pas hostiles.

 

Conséquences de cet accord :

-         Libre circulation sur le passage du petit Montcenis, amélioration de cette voie et surtout construction de la voie du Montgenèvre (voie Domitia).

 

- En 44 ap JC, l’empereur Claude rendit le titre de roi à Cottius. Il s’agit sûrement de Cottius II.

 

- En 64, sous le règne de Néron, le royaume fut transformé en province procuratorienne et gouvernée par un chevalier. Les habitants reçurent le droit Latin.

 

5.4       Les principaux passages Romains

Les Romains vers le deuxième siècle ont privilégié trois routes carrossables (visible sur la table de Peutinger) pour leurs légions et peut-être pour l’usage de chars à bœufs.

 

-         Le petit St Bernard construit an 45 avjc Milan-Vienne c’est l’Alpis Graia.

-         Le Mont Genèvre construit an 118 avjc Espagne-Italie voie Domitienne.

-         La route du littoral construite an 14 avjc de Plaisance au Var voie Julia Augusta, elle sera longue à sécuriser.

 

En délaissant:

-le petit Montcenis trop difficile a équipé selon leurs besoins.

-Le col de Larche au profit d’un parcourt maritime d’Italie vers L’Espagne.

 

6         CONSTITUTION D’UN CONVOI MILITAIRE

 

6.1       deplacements plus recents connus

L’expérience des guerres d’Italie sous le règne de Charles VIII, Louis XII, François 1er et le début des campagnes de Napoléon, nous montrent que même à des époques plus proches de nous, le déplacement d’une armée dans les alpes était au maximum de dix mille hommes et plusieurs milliers de chevaux par jour avec une progression sur double file.

Le passage de Napoléon au col du Grand St Bernard du 16 au 20 mai 1800 avec 40 000 hommes est toujours considéré comme un exploit. Il bénéficiait d’un col bien aménagé à cette époque et d’un vaste hospice au sommet.

 

6.2       hypothèse sur le deplacement DU convoi d’hannibal

A l’époque d’Hannibal, en raison de l’état des pistes, c’est l’espacement des chevaux qui était déterminant dans la constitution des convois.

Il fallait un espace tampon entre les chevaux pour éviter qu’un arrêt sur une petite difficulté ne temporise pas les suivants instantanément. Cette disposition permettait également un minimum de souplesse en cas d’attaque latérale.

 

6.2.1    Effectifs d’Hannibal après la traversée du Rhône (cf Polybe III, 12)

Nombre de Soldats : 38 000.

Nombre de chevaux : 8 000

Nombre d’éléphants : 37

 

6.2.2    Effectifs d’Hannibal arrivant en Italie

Nombre de Soldats : 20 000

Nombre de chevaux : 6 000

Nombre d’éléphants : Entre 20 et 37 selon les écrits

 

6.2.3    Convoi

6.2.3.1  Temps de déplacement journalier

Les déplacements ne pouvaient se faire que pendant le jour soit 8h de marche effective en moyenne.

 

6.2.3.2  Longueur des convois

En partant du principe que les éléphants représentent une distance négligeable sur la longueur total du convoi. Avec un espacement de 6 mètres entre chaque cheval, les soldats étant intercalés entre les chevaux nous obtenons :

- Après la traversée du Rhône un convoi théorique de 48 km sur une file !!!

- Après le passage du col un convoi théorique de 36 km sur une file !!!

 

6.2.3.3            Distance journalière parcourue en moyenne

Prenons l’hypothèse de deux convois en double file, chaque convoi étant séparé par un jour d’intervalle.

-         En prenant une vitesse de déplacement de 3 km/h avec une étape de 12 km.

-         lorsque les premiers arrivent la seconde moitié du convoi commence à partir.

-         On obtient un trajet de 12 km en 4h et un mouvement de 10 000 soldats et de 2 000 chevaux pendant 8h. Cet objectif n’est réalisable principalement qu’en plaine.

 

6.3       passage du col

Des essais de reconstitutions effectués par des éléphants de cirque dans la zone du col Clapier, n’ont pas permis de mette en valeur leur possibilités montagnardes.

L’importance du convoi et la rapidité de déplacement décrite par Polybe et Tite-live incitent à privilégier les rares parcours permettant un déplacement sur une double file.

 

7         ANALYSE DU TRAJET SELON LE RECIT POLYBE

7.1       SAISON

 

Polybe livre III, chapitre 8, nous indique: «au commencement du printemps (-218), Publius en route vers l’Espagne avec 60 vaisseaux longeant la cote arriva le 5ème jour dans le voisinage de Marseille. Il apprit qu’Hannibal arrivait au Rhône avec son armée». Pour le passage au col, nous avons la remarque du coucher des pléiades soit début novembre.

 

Tite live XXVII, 39 Hasdrubal a passé et probablement hiverné chez les Arvernes. Au printemps, il arrive en Italie.

 

7.2       CALCUL DU TEMPS DE TRAJET ENTRE LA TRAVERSE DU RHONe ET LE PASSAGE DU COL

 

Polybe Livre III chapitre 10 :

- 4 jours, après la traversée pour rejoindre l’ile des Allobroges.

- 10 jours, le long du fleuve.

-         4 jours, lieu de la 2ème embuscade.

-         9 jours, pour rejoindre le sommet.

Soit au total 27 jours de marche plus environ 5 jours pour du repos, des regroupements et des combats.

- Talonné par Scipion après le passage du Rhône, Hannibal aurait réussi à évacuer son armée en 4 jours maximum :

Soit:40 000 hommes div par 4 jours = 10 000 h/par jour sur double file de chacune 5 000 hommes.

 

- Pour 4 étapes de 50km selon Polybe soit 200km d’Avignon à Vienne :

50 km en 8 heures de marche EFFECTIVE soit plus de 6km/h!!! sans compter 2h de plus pour l’arrivée de la fin du convoi

 

Es-ce bien réalisable?

 

8         DISTANCE ENTRE LA TrAVERSEe DU rhone ET LE COL

En prenant les deux hypothèses suivantes :

- La traversé du Rhône se fait en amont d’Avignon.

- A cause de l’insuffisance d’équipement des cols à cette l’époque et des délais prescrits, seulement deux cols me paraissent naturellement utilisables avec des convois aussi importants.

 

8.1       col de larche (distance la plus courte)

Pour les 290 km d’Avignon au col de Larche, cela représente en moyenne 11 km / jour (cf chap 6233).

 

8.2       col du montcenis (distance la plus longue)

Pour les 375 km d’Avignon au col du Montcenis, représente en moyenne 14 km / jour.

-           Des étroitures (cf chap 5.1.3) contraignent un passage sur une file sur une longueur de10 km et conduisent à une perte entre 2 et 3 jours minimum.

-           La moyenne kilométrique journalière passerait ainsi de 14 à 15 km (cf 6233).

 

9         Parcourt Vienne Montcenis par Montmelian Eléphant 
Pierre OLLIER
Recherche de l’itinéraire suivi par Hannibal lors du franchissement des Alpes 
http://ollier.pierre.free.fr
Eléphant 
Pierre OLLIER
Recherche de l’itinéraire suivi par Hannibal lors du franchissement des Alpes 
http://ollier.pierre.free.fr

Eléphant 
Pierre OLLIER
Recherche de l’itinéraire suivi par Hannibal lors du franchissement des Alpes 
http://ollier.pierre.free.fr

Le parcourt Vienne Montcenis par Montmélian que j’attribue à Hasdrubal après son passage et repos hivernal chez les Arvernes représente 235 km. Cela justifie son arrivée au printemps en Italie plutôt que prévu par son frère Hannibal ne réagiras pas à temps et il causera la perte d’Hasdrubal.

 

10    MES CONCLUSIONS

N'aurait t il pas, refait à pied le parcours d'Hasdrubal plutôt que celui d’Hannibal

 

N’oublions pas, que si les différentes tentatives de reconstitutions avec des éléphants ne sont pas parvenues à étayer une quelconque thèse sur le franchissement d’un col, elles ont eues le mérite de mettre en évidence que des éléphants, n’ont pas les aptitudes des mulets.

Ceci nous démontre également que le choix d’un col avec des pentes progressives sur les deux versants est primordial.

En remarque importante, notez que la table de Peutinger datant d’après JC révèle les principales voies romaines.

Dans le cas du Montgenèvre et du petit St Bernard ces voies ne recouvrent pas forcement les voies préromaines du temps d’Hannibal !!!

 

Reprenons la version de Polybe : N’aurait t il pas confondu le passage d’Hannibal en pays Allobroges avec celui d’Hasdrubal ?

En effet, Le récit de la reconnaissance du roi des Allobroges Brancus correspond plutôt au faible effectif de l’armée d’Hasdrubal !!!

Et ensuite, en suivant un fleuve remontant vers l’orient dés la traversée du Rhône, il semblait pourtant désigner la Durance.

D’autre-part, la marche forcée d’Hannibal en 4 jours et décrite par Polybe après la traversée du Rhône, me parait difficile à réaliser (cf chap 7.2).

Il signale aussi, qu’Hasdrubal retrouve pour la première fois le témoignage du passage de son frère dans la vallée du Po, ce qui implique que jusque là, il était sur une route différente.

 

Ensuite reprenons la version de Tite-Live : Il désigne nommément la Durance et la vallée du Po dés l’apparition du versant Italien.

Tite Live nous relate le passage d’Hasdrubal chez les Arvernes, ce qui devrait le conduire normalement chez les Allobroges et ensuite en Italie par le col du petit Montcenis.

Une confusion bien excusable des Allobroges entre l’identité d’Hannibal et celle d’Hasdrubal me parait être la seule possibilité déterminant un parcours logique.

 

Mes recherches décrites sur huit cols existants m’ont convaincu que le col de Larche s’impose par sa facilité naturelle d’accès .C’est le chemin le plus court de l’Espagne à l’Italie. Il est le seul capable de permettre le plus souvent un déploiement en double file.

En second, mais de viabilité très inférieur le col du petit Montcenis.

Vu l’insuffisance d’équipements routiers à l’époque d’Hannibal et d’Hasdrubal, je n’ai retenu que ces deux cols comme possibilité envisageable.sur un délai d’une trentaine de jours pour Hannibal.

Les temps de passage d’Hasdrubal n’ont pas été précisés.

 

Ce délai d’une trentaine de jours d’Hannibal pour se rendre du Rhône à l’Italie, à retenu l’attention de nombreux historiens. Il semble réalisable en utilisant le trajet le plus court et le plus facile. En mettant en doute le détour chez les Allobroges, ces trente jours sont cohérents avec l’avance décrite par son adversaire Scipion Publius. Cette course, conduit les deux antagonistes vers Turin. Scipion effectue 340 km pour son trajet de Pise à la Sesia (Polybe III, 9).

 

Pourquoi Polybe aurait t-il confondu Hannibal et Hasdrubal ?

Il ne s’intéressait qu’à Hannibal et ne faisait que de vagues suppositions pour Hasdrubal.

 

En reprenant le parcours d’Hannibal sur la remontée de la Durance le conduisant à la vallée de l’Ubaye puis au col de Larche et le parcourt d’Hasdrubal depuis les Arvernes et les Allobroges puis le col du petit Montcenis, nous rétablissons un parcours logique et réalisable pour chacun des deux frères.

11    LES INDICES

11.1  La Bâtie

Dans la vallée de la Durance et en Provence, il est d’usage d’amasser les pierres issues des champs cultivés en un vaste pierrier dont l’origine est souvent forte ancienne.

 

A la Bâtie (Hautes-Alpes) en décembre 1938, c’est un pierrier de ce genre qui est remis à un entrepreneur pour en effectuer le déblaiement. A la base de ce pierrier, un dolmen apparaît ainsi que plusieurs centaines de dents humaines. Les autorités procédèrent à des recherches en présence du journaliste Mr R L Lachat et du Dr Bernard et découvrirent des objets d’époque néolithique (voir journal l’illustration).

 

La réutilisation du dolmen va du néolithique au début de l’âge du fer.

Une datation au radio carbone sur les restes d’animaux auraient peut être fournis des indications intéressantes

La Bâtie-Neuve

 

11.2  Le Lauzet

Plus loin, toujours en direction du col de Larche, un ensemble de Drachmes Phéniciennes à été découvert au Lauzet sur Ubaye.

Cette information à été diffusée au cours de l'année 1968 lors d'un journal radio de l'époque.

 

Le musée d’Aix en Provence n’a pas été sollicité pour enregistrer cette découverte.

 

12    HISTOIRE DU PASSAGE DU COL DE LARCHE Eléphant 
Pierre OLLIER
Recherche de l’itinéraire suivi par Hannibal lors du franchissement des Alpes 
http://ollier.pierre.free.fr
Eléphant 
Pierre OLLIER
Recherche de l’itinéraire suivi par Hannibal lors du franchissement des Alpes 
http://ollier.pierre.free.fr

Eléphant 
Pierre OLLIER
Recherche de l’itinéraire suivi par Hannibal lors du franchissement des Alpes 
http://ollier.pierre.free.fr

12.1  La fréquentation

Ce passage est connu depuis l’antiquité. La fréquentation de cette route et de ces lieux est mesurable à toute époque grâce aux nombreux objets retrouvés aux alentours.

 

-         Dolmen de la Bâtie (H A) objets d’époque Néolithique puis bronze et fer.

 

-         Dolmen du Lauzet-sur-Ubaye objets d’époque Néolithique puis bronze 1ère découverte en 1859.

 

-         Et également au Lauzet-sur-Ubaye une médaille de l'empereur Romain Commode et une autre de l'empereur Septime-Sévère (1989).

 

La vallée de l'Ubaye et le col de Larche hors du territoire français restent à l’écart des mouvements de troupes en direction de l’Italie Sous: Charles VIII et Louis XII ce sont les cols du petit Montcenis et le col du Montgenèvre qui seront utilisés.

12.1.1                      François 1er

Les cols du Montcenis et du Mont Genévre étant bien défendus, au pas de Suse François 1er utilisera le col de Larche en 1515 avec un guide Espagnol.

12.1.2                      Bayard

Sur l'histoire de Bayard éditée en 1892 à partir des archives de l’Isère, je cite : « Le passage des Alpes présentait des difficultés presque insurmontables. Les Suisses occupaient le pas de Suse (exiles). Heureusement, le Roi de France avait à son service un capitaine que les impossibilités n’effrayaient pas. Pietro de Navaro résolut de débuter par un coup d’éclat en renouvelant les exploits d’Hannibal. A la tête de 30.000 pionniers, il traverse la Durance, s’engage dans les montagnes du côté de Guillestre (Grenoble Briançon Guillestre col de Vars) avec l’intention de frayer un passage à l’armée à travers ces roches encore inexplorées (col de Larche.) Pendant ce temps, un chasseur de chamois proposait à Bayard de le faire descendre dans le marquisat de Saluces par des chemins connus de lui seul (col Agnel) » fin de citation…

 

Ce col de Larche n’était pas très difficile .Mais en territoire étranger et ignoré des français

 

Les éléments importants de ce récit succinct du passage des Alpes par Bayard sont d'une part la connaissance d’un passage relativement facile et d'autre part, l'utilisation de ce col dans un contexte qui, finalement, est relativement proche de celui rencontré par Hannibal.

 

12.2  Le rattachement de la vallée de l’Ubaye à la France

Le rattachement de la Provence à la France en 1482 ne concerne pas la vallée de l’Ubaye et il faut attendre le traité d’Utrecht en 1713 réglant la succession d’Espagne pour que cette vallée, comportant une communauté Espagnole (Barcelonnette), devienne Française.

En contrepartie les escartons du versant italien et en particulier l’escarton d’Oulx sont rattachés a l’Italie. La ligne de crête des alpes devient ligne frontière en plaçant Briançon en position stratégique.

 

13    OUVRAGES CONSULTES

- Histoire de Bayart par A . Prud‘homme archiviste de l’Isère édité en 1892, ce livre précise : Nous adoptons cette orthographe Bayart rétablie par M.de Terre basse d’après les signatures originales de Bayart-Bayartius sic enim vocandus non ut vulgo Bayardus.

 

- Queyras Hautes Alpes réalisé par la direction régionale des affaires culturelles de Provence Alpes Côte d’Azur.

 

- L’hypothèse du petit St Bernard réalisé de Mr Conninck.

 

- L’itinéraire d’Hannibal (Archéologie N° 324) par J P Renaud.

 

- Les études de Serge Lancel et du Général Guillaume sur le col de la Traversette (Queyras).

 

- Polybe histoire générale livre III : http://remacle.org/bloodwolf/historiens/polybe/trois.htm

 

- La résistance des peuples Alpin du royaume de Cottius :

http://www.arbre-celtique.com/encyclopedie/resistance-des-peuples-alpins-du-royaume-de-cottius-64-3838.htm

 

- Histoire de BELLINO :

http://jean.gallian.free.fr/bell2/histoire/partie1/ch3.html

 

- Hannibal en Gaule : http://www.mediterranee-antique.fr/Auteurs/Fichiers/MNO/Maissiat/Annibal/Annibal_308.htm

 

- Le veau d’or des Auches et son dolmen :

http://www.labatieneuve.com/notice-historique/ses-hameaux-et-leurs-curiosites/le-veau-dor-des-auches-et-son-dolmen/

 

- Histoire CEUTRONE :

http://province.tarentaise.free.fr/ceutrons/ceutrons.htm

 

- ANNIBAL EN GAULE : http://www.mediterranee-antique.fr/Auteurs/Fichiers/MNO/Maissiat/Annibal/Annibal_308.htm

 

- La BÂTIE-NEUVE : http://www.labatieneuve.com/

 

- Mes recherches

- Au musée de Gap.

- Au service des archives Direction des affaires culturelles d’Aix en Provence.

- Aux archives départementales de l’Isère à Grenoble.

- Sur le terrain pour retrouver les passages antiques souvent préservés et authentifiés (Ce qui permet d’évaluer leurs possibilités et de les comparer aux récits).

Site de Pierre OLLIER
Les éléphants d'Hannibal

 

14    EVOLUTION DES VERSION ET PROTECTION DU TEXTE

L'ensemble de ce site relève de la législation française et internationale sur le droit d'auteur et la propriété intellectuelle. Tous les droits de reproduction sont réservés, y compris les représentations iconographiques et photographiques. Toute extraction et/ou reproduction d'une partie substantielle des informations diffusées sur le site est interdite sans l'autorisation expresse et préalable de Pierre OLLIER. Toutefois, l'extraction et la reproduction des textes de ce site sur support papier est autorisée pour un usage exclusivement interne, pour les seuls besoins propres de l'utilisateur et à la condition de mentionner de façon claire et précise la source.

Exemple :
"ce document provient du site Internet : http://ollier.pierre.free.fr, il a été extrait de ce site le .......... Les droits de reproduction sont réservés et strictement limités".

Mise à jour du 19/01/2017 :

Des précisions sur la spécificité de la voie Domitienne au col du Montgenèvre.

Un état des routes transalpines à l’époque d’Hannibal.

Timing entre Hannibal et Scipion Publius. Scipion, ce qui implique un parcourt rapide et relativement facile dans les Alpes pour Hannibal afin de devancer son adversaire à Turin.

Mise à jour du 28/04/2013 : Des précisions importantes soulignent le texte de Tite live qui relate le passage d’Hasdrubal chez les Arvernes.

Cela permet de rendre plausible son arrivée si rapide au printemps en Italie.

En indiquant un ordre de marche pour une armée conséquente parcourant un territoire mal équipé, je démontre que le parcourt d’Hannibal remontant la Durance pendant une trentaine de jours est réalisable.

Mise à jour du 18/01/2008 : Quelques modifications importantes notamment sur le passage d’Hasdrubal dans les Alpes et également l’ajout de précisions sur les Alpes Cottiennes

Version initiale 01/07/2002

 

[ Retour Page d’Accueil ]

http://ollier.pierre.free.fr

Ollier.pierre@free.fr

 



[1] a n è  =  Avant notre ère

[2] Patrick Hunt ; Camille Jullian ; Paul Azan ; Guy Barruol ; Jean Prieur Serge Lancel ; Geoffroy de Galbert.

[3] L’histoire des escartons naît le 29 mai 1343 avec le rachat par les communautés du Briançonnais à Humbert II de 5 territoires qui prirent le nom d'escartons. Ces escartons à cheval sur les Alpes comprenaient, d'une part ceux de Briançon regroupant les vallées de la haute Durance de la Guisane et de la Vallouise.

D'autre part, à l'est des Alpes sur l'Italie actuelle les escartons d'Oulx de Chateau-Dauphin et Val-Cluson Frontière actuelle établie en 1713 selon le partage naturel des eaux. Les escartons resteront autonomes jusqu'a 1790. http://ollier.pierre.free.fr/mur_des_Vaudois.htm